lundi 2 février 2009

Pourquoi une Déclaration ?




L'héritage et les héritiers.

Les français, naturels héritiers de ce précieux patrimoine hautement civilisateur qu’est la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, comme tous les héritiers en général, reçoivent sans effort ce qu’ils n’ont pas eu à construire ni à conquérir de haute lutte, et comme disait l’adage de l’ancienne Égypte : à donner sans effort on cultive paresse et ingratitude...

Recevoir est une chose, conserver en est une autre, et transmettre ce que l’on a reçu sans qu’il y ait eu la moindre altération en est encore une autre... La noblesse de l’héritier résidant malgré tout dans sa capacité à transmettre ce qu’il a reçu sans effort, majoré des intérêts des richesses qu’il aura pu apporter à ce précieux patrimoine dont, pour paraphraser Saint-Exupéry, il n’est que le dépositaire transitoire.

Hélas combien de nos compatriotes sont capables, faute d’avoir la pleine conscience de la valeur de cet inestimable trésor, d’en recevoir les lumières, et par voie de causalité naturelle découlant de cet état d’ignorance, d’en assumer la responsabilité d'une transmission sans altération ?

En vérité, probablement moins de 0,1% de la population de ce pays, si prompt dans ses cocoricos claironnés à la face du monde, serait capable non seulement d’en connaître la teneur intégrale, mais aussi les très nombreuses implications dans le moindre aspect des rapports sociaux quotidiens.

Comme j’ai eu l’occasion de le démontrer dans mon livre : Le troisième Oeil et l’infini, il ne faut pas attendre des gouvernements qu’ils s’en fassent les ardents défenseurs et promoteurs ; la libération des peuples n’a jamais été une priorité pour eux et leurs privilèges, ce serait même une des premières règles de bonne gouvernance, celle qui consiste à maintenir le peuple dans l’ignorance de ses droits afin de mieux l’asservir... Notons, simple constat objectif, comme cette règle de bonne gouvernance est universellement pratiquée par les dictatures sous toutes les latitudes, mais aussi par ces «démocraties» d’opérette... Démocratie vendue par une habile propagande martelée sans relâche, comme étant le moins mauvais des régimes politiques, imposture qu’il sera facile de dénoncer ultérieurement.

Revenons à notre pierre angulaire de toute bonne justice, et donc de pratique de la liberté.

Certains, à courte vue, diraient que le fondement de cette justice est l’état de droit, et que cet état de droit républicain repose sur la Constitution. Ce à quoi je me permets de répondre que si l’approche semble juste il pêche par une inexactitude grossière savamment orchestrée par tous les dirigeants qui se sont succédé depuis la Révolution.

Si la Constitution de 1958 est un recueil de lois fondateur de la République, ces lois ne sont pas plus l’esprit de cette République que le sceptre du Roi n’est le Roi lui-même... L’esprit de cette Constitution se trouve nécessairement contenu dans son préambule :

Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004.

Nous remarquerons que dans la rédaction de ce préambule, l’auteur, les auteurs ont su habilement réduire l’importance de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, en lui accolant des additifs de nature et de qualité nettement inférieure et dont les principes sont si peu applicables qu’ils ont fini par se faire oublier, emportant dans ces oubliettes une grande partie des acquis de la DDHC de 1789... Habile tant que l’ignorance de ses réalités est cultivée au sein de la population et surtout des générations montantes. Cette culture de l’ignorance étant naturellement dévolue à l’Éducation nationale la si mal nommée.

La Constitution qui se réclame de la DDHC de 1789, et comment ne pourrait-elle pas s’en réclamer dans le pays qui lui a donné le jour, et dont l’humanité s’en délecte pour s’affranchir de toutes les tyrannies encore majoritaires... Cette Constitution sera donc bâtie autour de la structure de cette Déclaration, sans qu’elle puisse en rien lui porter atteinte...

Ici, l’on pourrait se demander pourquoi, dans un corpus de lois fondateur de la République, une ou des lois ne pourraient pas venir modifier ou infléchir certaines implications découlant des 17 articles de la DDHC de 1789 ?

Par la réponse à cette question, nous touchons du doigt l’un des aspects les plus inspirés et les plus géniaux de la DDH de 1789. En effet, comme le dit le préambule de cette Déclaration : les représentants du peuple français, se sont constitués en Assemblée nationale, à l’époque cela représentait près de 1200 parlementaires. Ces parlementaires, suite à la longue période des cahiers de doléances, qui ont, au travers du pays, récolté les récriminations des sujets de cette majesté régnante, ont confié à différents bureaux de l’Assemblée nationale le soin d’étudier ces cahiers de doléances afin d’en rédiger une synthèse. La meilleure synthèse devant servir aux débats des parlementaires.

Les représentants du peuple français de cette période qui allait être le point d’orgue du Siècle des lumières, manifestement spirituellement inspirés par l’Être Suprême, sous les auspices duquel ils se plaçaient, ont eu la brillante intelligence de considérer que si une loi pouvait parfaitement protéger et libérer les citoyens d’un pays, cette loi pouvait tout aussi bien être supprimée par n’importe quel gouvernement ultérieur aux intentions moins louables, comme c’est hélas dans la nature des choses d’être, et comme le démontrent avec une étrange régularité les réalités historiques. Cette considération, manifestement unanimement partagée par cette Assemblée sur le peu de confiance qu’il convenait d’accorder aux gouvernements de l’époque, comme aux futurs, a amené nos parlementaires à se prémunir contre les naturelles tentations totalitaires qui sont dans la nature de ceux qui occupent un quelconque pouvoir. La meilleure protection, et celle qui à ce jour s’est révélée la plus efficace, a donc été non pas de faire une ou des lois, mais une Déclaration solennelle contenant les principes des Droits de l’Homme.

Cette géniale inspiration range cette Déclaration mémorable au rang non pas des vices, mais bien à celui des vertus. La loi est une réaction à la manifestation des vices, la Déclaration est l’expression des vertus non pas de l’homme, mais de la Nature, comme il est abondamment précisé dans cette Déclaration. La Déclaration est donc du domaine de la Providence, alors que la loi est du domaine du Destin... Pour comprendre la différence entre ces deux Principes ésotériques, je vous renvoie à la consultation du site :


C’est donc parce que les Droits de l’Homme sont formalisés dans une Déclaration, qu’aucune loi ne peut changer, qu’ils ont pu traverser les turpitudes de l’histoire récente de notre pays, et demeurer intacts dans leurs puissances, et applications. Depuis 1789 Cette Déclaration n’est pas l’expression de la justice humaine (administration sans foi et si peu de lois), elle se veut l’expression de la Justice, cette Vertu Cardinale qu’aucune loi humaine ne peut ni modifier ni contraindre sans se condamner à en subir implacablement le redoutable châtiment.

C’est parce que cette Déclaration n’est pas une loi qu’elle est supérieure à la loi.

Certains juristes à la vision bornée vont jusqu’à prétendre que cette Déclaration n’étant pas une loi n’est donc pas un droit positif... C’est faire peu de cas de sa position de tête dans la Constitution. Position qui lui confère indéniablement ce caractère de droit positif, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit d’un droit Constitutionnel.

<--------Article suivant.

.

Aucun commentaire: